Entraxe des chevrons pour bac acier : les bons repères

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entraxe chevrons pour bac acier avec mesure

Espacement des chevrons pour bac acier : comment définir le bon entraxe

Résumé rapide — L’espacement chevron bac acier (entraxe) dépend du profil et de l’épaisseur du bac, des charges climatiques (neige/vent), de la pente, du type d’isolant et de l’usage du bâtiment. On démarre toujours par la documentation fabricant et les textes en vigueur (DTU 40.35, Eurocodes), puis on ajuste avec une note de calcul si nécessaire. Les fourchettes rencontrées en pratique varient généralement entre 0,4 à 0,8 m (bacs simples peau usuels, charges modérées) et 0,6 à 1,2 m (panneaux sandwich selon épaisseur), sous réserve de vérification.

Comprendre l’espacement des chevrons pour bac acier

Qu’est-ce que l’« espacement chevron bac acier » ?

Par espacement des chevrons, on entend la distance axe à axe entre deux chevrons (ou pannes) successifs qui supportent la couverture en bac acier. C’est la trame sur laquelle la tôle nervurée ou trapézoïdale est fixée. Ce paramètre conditionne la tenue mécanique (flèche, vibrations), le confort acoustique et thermique et la planéité perçue.

Un entraxe plus court améliore le soutien de la feuille et limite le flambement local et le bruit au vent ; trop serrer augmente cependant le coût. À l’inverse, un entraxe trop grand engendre flèches, vibrations et efforts accrus sur les fixations.

Normes, DTU et limites à connaître

En France, on se réfère au DTU 40.35 (couvertures en plaques nervurées d’acier) et aux Eurocodes (EN 1991 pour charges de neige/vent, EN 1993 pour l’acier). On croise ces prescriptions avec les tables de portées fabricants (profils, épaisseurs, panneaux sandwich) et le cahier des charges du projet. Valeurs de flèche admissible usuelles : L/200 à L/250 (selon usage). Les tableaux fabricants intègrent déjà essais et critères de service.

Rappel pratique : éviter de transposer des entraxes « industriels » à du résidentiel sans vérification ; tenir compte du flambement local des nervures, des efforts concentrés en rives/joints et de l’acoustique. Pour toute variante hors standard (grande portée, charges exceptionnelles, bâtiments sensibles), exiger une note de calcul ou se conformer strictement aux documents techniques.

Facteurs qui influencent l’entraxe (charges, pente, profil)

  • Charges : poids propre (bac, isolant, pare-vapeur, contre-lattage) + charges climatiques (neige, vent) + maintenance. Plus les charges sont élevées, plus on réduit l’entraxe.
  • Pente : en pente faible, attention aux accumulations et recouvrements ; en forte pente, la succion au vent peut devenir dimensionnante.
  • Profil et épaisseur : nervures hautes/rigides ou tôle plus épaisse → portées admissibles supérieures.
  • Environnement & usage : corrosion, bruit, vibrations, bâtiment habité/industriel influent sur le choix.

En synthèse : on croise ces facteurs ; zone de neige élevée → entraxe réduit ; profil très nervuré ou panneau sandwich épais → entraxe augmenté ; isolation lourde → ajustement à la baisse.

Méthode de dimensionnement simplifiée (à valider)

  1. Évaluer la charge surfacique q (kN/m²) : poids propres + charges climatiques.
  2. Choisir une trame d’essai s (m) : l’espacement chevron bac acier pressenti. La charge portée par un chevron devient w = q × s (kN/m).
  3. Modéliser la feuille entre appuis comme une poutre simplement appuyée de portée L : moment max M = w × L² / 8, flèche max δ = 5 w L⁴ / (384 E I) (E acier ≈ 210 000 N/mm², I = inertie efficace du profil).
  4. Vérifier contraintes & flèche : contrainte < Re, δ < L/200 à L/250 (selon exigence).
  5. Ajuster : si non conforme, réduire s (entraxe) et/ou choisir un profil/épaisseur supérieurs.

Exemple indicatif (à valider) : q = 1,0 kN/m², s = 0,60 m → w = 0,60 kN/m. Si L = 2,40 m, alors M = 0,432 kN·m. On compare à la capacité résistante du profil (table fabricant). On calcule δ et on contrôle δ/L < 1/200. Si ça dépasse, on passe s à 0,50 m ou on augmente l’épaisseur/profil.

Espacements recommandés selon type de bac et usage

Bac acier simple peau vs panneau sandwich

Bac acier simple peau : tôle formée posée sur chevrons/pannes. Rigidité modérée → entraxes courts pour limiter flèche et bruit. En pratique, selon profils/charges courants, on rencontre fréquemment des entraxes de 0,3 à 0,6 m (à confirmer avec tables fabricants).

Panneaux sandwich (bac isolé) : deux peaux acier + noyau isolant (PIR, PU, laine). Rigidité supérieure → entraxes plus importants, souvent 0,6 à 1,2 m (voire plus selon épaisseurs et appuis). Les jonctions et zones périphériques exigent des appuis spécifiques et un vissage conforme aux préconisations.

Toitures résidentielles et annexes

En résidentiel (charges usuelles, visites d’entretien ponctuelles), un bac simple peau conduit souvent à 0,3–0,6 m, tandis qu’un panneau sandwich se situe couramment autour de 0,6–1,0 m. Toujours vérifier : pente minimale du profil, recouvrements, renforts autour d’ouvrants (lucarnes, VELUX), noues et rives.

Bâtiments industriels et agricoles

Portées plus grandes et charges variées (stockage, engins). En simple peau, on observe 0,4–0,8 m selon profil/portées et système de pannes. Les panneaux sandwich permettent 0,8–1,5 m dans certains cas, sous réserve des tables fabricants et de l’environnement (corrosif ? vibrations ?). Pour ouvrages sensibles (vibrations, succion vent élevée), réaliser un calcul structurel.

Cas particuliers : panneaux sandwich et couvertures cintrées

Les panneaux sandwich demandent des règles de pose dédiées : emboîtements, recouvrements, fixation en rives, respect des dilatations. L’espacement chevron bac acier dépend de l’épaisseur de noyau (≈ 30–200 mm), du type de noyau et des préconisations fabricant. En périphérie, prévoir appuis rapprochés pour éviter l’affaissement local et garantir l’étanchéité.

Les couvertures cintrées imposent de réduire l’entraxe (efforts supplémentaires au cintrage, sensibilité au poinçonnement aux fixations). Pour des rayons serrés, viser des appuis rapprochés (ordre de grandeur : 0,2–0,3 m), à valider au cas par cas.

Mise en œuvre, erreurs fréquentes et conseils durables

Bonnes pratiques de pose et contrôle chantier

Avant pose : contrôler la planéité et la résistance des supports, calepiner le sens de pose, la pente minimale et les recouvrements. Le respect de l’espacement chevron bac acier est critique pour le flambement, le bruit et la tenue au vent.

  • Contrôles : planimétrie, pente réelle, distances entre appuis, qualité des fixations.
  • Préventif : stockage au sec, manutention avec vent faible, protection des chants coupés.
  • Outils : niveau laser, cordeau, gabarit d’entraxe, clé dynamométrique.

Fixations, points d’appui et traitement des joints

Choisir des vis auto-perceuses adaptées au support (bois/acier), idéalement inox ou revêtues, avec rondelles EPDM intactes. Respecter l’entraxe des appuis et la position des vis selon le profil (crête/creux). Pour l’étanchéité : recouvrements mécaniques + buts de joint (butyl/EPDM) en zones sensibles (rives, faîtages, arêtiers). Les passages de toiture exigent des solins et manchons adaptés.

Type de fixation Usage Matériau
Vis auto-perceuse à tête étanche Fixation générale sur acier/bois Inox / acier zingué + EPDM
Vis + rondelle large EPDM Étanchéité renforcée sur pannes Acier traité + EPDM
Boulons/assemblages Jonctions d’ossature Acier galvanisé

Erreurs courantes à éviter

  • Entraxe surdimensionné : flèches, vibrations, bruit, arrachement des fixations.
  • Pente insuffisante : stagnation, infiltrations, corrosion accélérée.
  • Recouvrements incorrects : entrées d’eau et soulèvements au vent.
  • Fixations incompatibles : corrosion galvanique, fuites.
  • Découpes non protégées : amorces de corrosion.
  • Absence d’aération : condensation, moisissures, isolants dégradés.

Maintenance, durabilité et éco-gestes

  • Entretien : nettoyage annuel des évacuations, contrôle visuel après tempête, remplacement des rondelles/vis défectueuses.
  • Choix responsables : aciers à teneur recyclée, laquages à faibles émissions, fixations inox, mastics neutres.
  • Conception : optimiser l’espacement chevron bac acier pour limiter la matière sans sacrifier la sécurité ; viser une isolation performante pour réduire les consommations.

Repères pratiques (indicatifs, à valider)

  • Bac simple peau (profils usuels, charges modérées) : 0,3–0,6 m.
  • Panneaux sandwich (épaisseur moyenne) : 0,6–1,2 m selon tables fabricants.
  • Zones de neige/vent fortes : viser la borne basse des fourchettes ou un profil/épaisseur supérieurs.

Important : ces repères ne se substituent pas aux tables de portées du fabricant ni au DTU 40.35. Pour toute portée importante, environnement agressif ou toiture sensible, demander une note de calcul.

FAQ – Espacement chevron bac acier

Peut-on reprendre des valeurs « standard » sans calcul ?

Non. Utilisez toujours la doc fabricant (profil/épaisseur) + vérifiez charges locales (neige/vent) et critères de flèche.

Comment choisir entre 0,40 m et 0,60 m en simple peau ?

Regardez la portée entre appuis, le profil et les charges. Doubt ? Prenez l’entraxe inférieur et/ou un profil plus rigide.

Un panneau sandwich autorise-t-il 1,20 m d’entraxe ?

Parfois oui, selon l’épaisseur et le schéma d’appuis (2 ou 3 appuis). Référez-vous au tableau du panneau choisi.

Faut-il resserrer en rives, faîtages et autour d’ouvrants ?

Oui, prévoyez des appuis complémentaires et un vissage adapté pour limiter affaissement et infiltrations.


Besoin de valider votre entraxe ? Consultez la fiche technique du fabricant de votre bac/panneau et demandez, si nécessaire, une note de calcul à un bureau d’études.